Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
COMMENT S'EN REMETTRE ? y'a t'il un après, après un tel tremblement de vie ????
Archives
31 janvier 2007

O. l'amoureux éperdu

O. l’amoureux éperdu….

Ce mercredi matin, avec L. on part faire quelques courses (moi je n’arrive toujours à rien d’autre avaler que des fruits, mais il faut bien que mon p’tit lapin mange)…..Le temps de l’installer dans le caddy, de franchir les portes coulissantes du supermarché, et nous tombons nez à nez avec O.

O. qui me regarde, les yeux inquiets, qui se penche pour embrasser L. assise dans le caddy, qui est ravie de le voir et qui cherche à lui raconter ce qu’elle a fait ce matin, avant de reposer ses yeux inquisiteurs sur mon visage, mon corps….Je le vois, je le lis, il cherche à comprendre ce qui m’arrive….

Je fuis son regard, j’ai peur de pleurer, alors que je voudrais lui sourire, il est si beau, si rassurant là, face à moi….Pour détourner son attention je pose la question stupide « tu vas bien ? », mais en fait je n’attends aucune réponse, je sais qu’il va plutôt mal.

Sa réponse ne me surprend pas, il me dit qu’il va plutôt bien, mais que visiblement il y a quelque chose chez moi qui ne va pas, si je veux en parler ?..il est là, il veut écouter, il peut tout entendre….

Alors, nous nous engageons, caddy contre caddy dans les allées, pour faire nos courses tout en parlant à voix basse, et je lui souffle tout ce que je viens de découvrir de la double vie de B.

Ce que je voulais cacher ne le sera pas, et mes larmes viennent encore inonder mon visage….je me détourne, je ne veux pas que L,. ma p’tite louloutte, me voit pleurer, il faudrait que je lui explique, ce que pour le moment nous lui cachons encore.

Je raconte à O. ….avec quelques mots, lui dit que pour l’instant B. n’est pas là, que j’ai voulu un break, que depuis trois nuits il ne dort plus chez nous, je lui dis l’absence, le silence, les mensonges, les trahisons, la solitude, l’envie de mourir…….je lui dis tout et il me regarde de ses grands yeux tendres, inquiet…..

Il voudrait que je vienne chez lui, mais je ne veux pas, je ne peux pas…..

O., quelqu’un qui compte tant dans ma vie……….qui a partagé tant de moments de détresse, de solitude……..O. qui voulait tout m’offrir…..O. à qui je ne veux donner encore une fois aucun espoir….

Alors O. me dit qu’il viendra me chercher ce soir, et j’accepte….je m’organise pour que L. dorme chez une de ses copines.

O. l’homme dont chacune rêverait, l’homme parfait.

Il a cinq ans de plus que moi, il est beau, brun, la peau mate, les yeux verts, d’un vert presque magique, envoûtant. Il est riche, propriétaire d’un domaine qui produit de l’huile d’Olive AOC dont il n’est pas peu fier, son moulin et ses jardins sont un rêve, ses deux jumelles de six ans de vrais p’tits amours. Il adore les enfants, les animaux, la nature, les pique-niques, il est vrai, tendre, passionné et attentionné.

O. rencontré un jour tout à fait par hasard, il y a trois ans, quand j’étais chez le coiffeur…………

Un homme beau tout le monde le remarque et dès qu’il est entré dans le salon, comme les autres je l’ai vu, mais sans plus, comme on remarque une belle chose….

Bien sûr que j’ai remarqué  ses regards appuyés en ma direction, mais il ne m’intéressait nullement, bien que ma vie avec B. n’était pas des plus roses, j’aimais B. toujours…….(avec le recul, à cette période là exactement B. écrivait des lettres d'amour enflammées avec demande de mariage à l'autre qui venait de le quitter......que j'ai pu être sotte, que j'ai pu être aveugle....)

Quand mon brushing a été terminée, je suis sortie j’ai rejoint ma voiture et mis le contact, quand à la porte, O. était là.

Il me regardait avec ses grands yeux verts, j’ai baissé ma vitre et il m’a dit :

« je vous trouve magnifiquement belle, vous dégagez beaucoup de choses qui m’attirent, et vous êtes trop belle pour avoir toute cette mélancolie sur le visage, j’aimerai que l’on puisse prendre un verre »

Je l’ai éconduit, pensant à l’un de ces dragueurs à qui l’on peut avoir à faire régulièrement, ce n’est pas le premier à chercher à m’emmener boire un verre et je n’ai ni l’envie ni l’habitude d’accepter, bien que je reconnaisse à quel point il peut être agréable quelquefois d’être sollicitée. Aujourd’hui, pas plus que les autres jours, je ne souhaite accepter….Et je ne sais pourquoi, alors qu’habituellement je souris simplement en refusant, je lui réponds assez agressivement que je suis mariée et que j’ai une petite fille, qu’il y a bien assez d’autres femmes qui seraient ravies d’aller prendre un verre avec lui, qu’il ne doit avoir que l’embarras du choix.

Il est surpris de mon agressivité et me répond que lui aussi à deux petites filles, deux jumelles et qu’il adore les enfants, que si je le souhaite, on pourrait se revoir en emmenant nos enfants se promener…..Cela me touche, c’est assez inhabituel qu’un homme propose d’emmener les enfants, mais je refuse toujours et m’en vais.

Durant quelques jours, pas de rencontres, je ne pense pas à lui (d’ailleurs je n’ai aucune raison de penser à lui, puisque j’aime B.) et un matin (combien de temps après, je ne sais plus) un fleuriste sonne…..Il me tend un merveilleux bouquet tout blanc et mon cœur se met à battre !...

Ce serait des fleurs de B. ??...quelle merveilleuse surprise, enfin un geste, une attention de sa part, je suis aux anges….je remercie le livreur et rentre déballer ce bouquet. Tiens…il y a une carte…….je l’ouvre et lis….

« je n’arrive à oublier ni votre beauté, ni votre mélancolie, signé…O. » écrit à la suite un numéro de téléphone, je ne connais pas de O…….mais le mot mélancolie me transporte à ma rencontre chez le coiffeur….

Je réfléchis un long moment, mets les fleurs dans l’eau, ce bouquet est décidemment vraiment très beau, et pose le vase bien en évidence sur le milieu de la table du  salon.

Puis je décide de téléphoner au numéro indiqué, pour moi il s’agit au moins de remercier cette délicate attention…..Une sonnerie, une autre, ça décroche, une voix d’homme, une voix chaude et masculine, le genre de voix que j’aime…..

J’explique qui je suis, mais il me coupe….il sait …il a reconnu ma voix….je lui dis que j’ai trouvé le bouquet magnifique que je le remercie….et il me demande si je serais libre pour aller faire un pique-nique avec les trois filles, le lendemain, il se chargerait de tout et viendrait nous chercher……

Il fait beau, B. n’est jamais là le midi et je me dis qu’avec les enfants, il n’y a aucun risque à accepter quoi que ce soit….un regard vers le ciel très bleu ce jour là, et j’ai accepté. Je veux lui indiquer l’adresse, mais il la connaît, il l’a trouvé sur internet par le biais de la publicité qui est sur ma voiture pour mon élevage de chiens. Je suis un peu surprise, mais aussi touchée qu’il ait cherché à me contacter, touchée aussi et agréablement surprise qu’il ait proposé de NOUS chercher, ma fille et moi.

Rendez vous est pris, pour le lendemain, vers 11h30, il est précis….j’adore les gens que l’on n’a pas besoin d’attendre. Dans sa grosse voiture noire, deux petites filles au minois fripon acceuillent L. dès qu’O. ouvre la porte pour qu’elle monte. Immédiatement entre les trois nénettes le contact passe et les babillements accompagnent notre trajet. J’ignore où l’on va, cela me ressemble peu, cette confiance qu’il inspire est déroutante.

Il parle aux enfants, leur raconte des histoires, moi, je suis un peu perdue de cette aventure…….

Je demande "où l’on se rend" et il me dit « chez moi » comme si c’était entendu de longue date. Quelques kilomètres plus loin, un portail énorme en fer forgé s’ouvre sur une propriété immense, c’est magnifique…….il me présente « mon moulin »……bizarre que l’on puisse nommer une telle propriété un moulin, il y a des ruisseaux, des bassins, des oliviers partout et cette demeure magnifique tout en pierre qui trône là….comme déposée par le pinceau d’un peintre. Je suis sous le charme, c’est le genre d’endroit où l’on se sent immédiatement à l’aise…

Il nous fait découvrir les jardins, les bassins, les filles courent partout en poussant de gais cris et rires….C’est presque une image parfaite du bonheur….

Les jumelles O. et O. emmènent L. voir les chevaux et les ânes, elles ont pris du pain sec, durant qu’O. souhaite me faire visiter le moulin.

A l’intérieur, c’est une maison qui vit, une de ces maisons qui ont une âme, une de ces maisons où l’on se sent bien….Tout est magnifique….

O. prend une nappe et sort l’installer sur une des belles pelouses à l’ombre des oliviers, je me sens un peu désoeuvrée, un peu gênée…..

Le pique-nique est parfait, il a préparé lui-même un tas de choses, il me surprend vraiment…….et nous discutons durant des heures de nos vies.

Lui a perdu sa femme dans un accident quand les jumelles avaient 18 mois et il s’en est occupé seul depuis….pas d’autres femmes …quelques une peu importantes que n’ont pas connues ses filles.

Moi, je lui raconte B. et un peu de notre vie…..sans entrer dans les détails....

Son regard m’entoure, il est prévenant, il écoute…il parle……..

C’est vraiment une excellente après-midi, vers 18h00, je demande à L. de se préparer pour que l’on rentre.

O. s’étonne que B. n’ait pas téléphoné (tiens, c’est vrai,…..moi je n’y avais même pas penser, tellement j’en ai l’habitude)….mais, ce que moi je ne remarque plus (ou que je remarque, sans plus m’en étonner) lui cela le choque…..Il me le dit…et il me reparle de ma mélancolie…

Il nous dépose chez nous, L. est ravie de sa journée, moi aussi, il souhaite me revoir….Et à vrai dire je n’ai pas le cœur à dire non, avec L. qui insiste lourdement à mes cotés.

Toute la soirée, je profiterais de ce magnifique bouquet qui n’interpellera pas une seule seconde B….qui, comme à son habitude, se contrefiche de tout se qui se passe dans notre maison, se contrefiche de tout ce qui se passe dans ma vie et celle de sa fille.

S’en suivront d’autres pique-niques, des sorties à la foire, des promenades à cheval pour nous et à poneys pour les filles, des dîners à deux au restaurant, rarement ….parce que je sens qu’il s’attache à moi, des après midis piscine avec les filles, chez lui ou chez moi…..

Tous ces jours ensoleillés ont été de vraies vacances pour les filles et aussi un peu pour moi….Il est tellement prévenant, romantique, toujours attentif, jamais agacé par les filles.

O. s’étonne souvent de toute cette solitude à laquelle L. et moi faisons face quotidiennement, quelquefois il pose des questions, quelquefois il émet des doutes sur la réalité des sentiments que B. pourrait avoir à notre égard, sur tout ce temps qu’il passe ailleurs qui pourrait servir à autre chose, mais toujours je le remets en place, j’ai une totale confiance en B.

Quelques fois il me demande si je n’ai pas l’impression de trahir B. quand je passe du temps avec lui et les filles et j’ai beau réfléchir, mais non ! je ne ressens aucune culpabilité à l’égard de B. car même si je sais qu’O. m’aime, moi j’aime B. sans restrictions.

Certes il est agréable d’être ainsi entourée, désirée, espérée, choyée, je vois dans les yeux d’O. que je n’ai qu’un seul mot à dire, je sens son corps qui vibre dans nos très rares moments de brefs contacts, je sens sa main qui tremble quand quelquefois il touche la mienne….mais même si parfois mes sentiments ont pu être troublés, jamais je n’ai songé à ne plus aimer B.

Seules les absences dans lesquelles me laissent B. me troublent, me gènent, mais je le déculpabilise tellement par rapport à sa charge de travail, qu’il ne me parait pas possible qu’il aime une autre que moi.(comme la réalité est amère !! une fois que l'on sait....)

Les nuits de B. je m’y suis habituée, je l’ai toujours connu faisant des nuits pour son travail, il en faisait deux, puis trois, maintenant quatre….mais avec les responsabilités qu’il a quoi, que de plus normal.

Je me suis insurgée contre les Noëls où il a pu être absent, contre les réveillons de Nouvel An que j’ai dû passer seule….mais avec le temps, j’ai dû m’habituer à fêter sans lui la Saint Valentin, mon anniversaire, son anniversaire, notre anniversaire de rencontre, l’anniversaire de L…….

C’est énorme.... ce à  quoi on peut s’habituer quand la confiance est si grande……….

Et bien sûr, tout cela vu par le regard d’O. qui régulièrement fait des activités avec moi, L. et ses filles, est un constat cruel……..

Il y a quelques semaines, un soir que nous dînions occasionnellement tous les deux au restaurant, O. s’était fait plus tendre encore qu’habituellement, plus entourant, plus prévenant et surtout plus pressant…..

Il m’offre tout, sa vie, sa maison, ses filles, son temps, son argent, sa tendresse, son amour brûlant, et il veut bien tout prendre de moi, ma fille, mes chiens, mes silences aussi………

A ce moment là, je l’aime, bien sûr que je l’aime, mais toujours pas suffisamment pour honnêtement lui dire que je l’aime plus que B. ….Sa souffrance, la détresse que je lis dans ses yeux me font mal, très mal, et je lui annonce que nous devons cesser de nous voir, que je lui fais du mal, que je ne souhaite surtout pas lui en faire, à lui qui mérite tant d’autres choses, que je sais trop bien ce que cette attente d’amour peut faire comme dégats.

Nous en resterons là, jusqu’à ce que le hasard nous fasse nous croiser ce mercredi matin, dans le hall de ce supermarché……………

Publicité
Commentaires
COMMENT S'EN REMETTRE ? y'a t'il un après, après un tel tremblement de vie ????
  • L'histoire de la découverte d'une double vie et d'une enfant cachée, des mensonges, histoire de la fin de la confiance et du début des doutes et de la souffrance. Histoire de 17 années d'attentes mises à la poubelle, par l'être cher, histoire d'un amour
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité